Depuis notre B&B à Lisdoonvarna, il est bien difficile de deviner les paysages uniques qui se cachent à quelques kilomètres de là. On nous dit que le Burren est un relief unique, où la pierre pousse plus vite que n'importe quoi d'autre. Or ici, la campagne Irlandaise reste bien verte. On attaque donc cette région progressivement par la route étroite reliant Corofin à Ballyvaughan. Petit à petit, les pierres karstiques s'installent dans les champs, de plus en plus nombreuses. A mi-parcours, un des 90 mégalithes parsemés dans toute cette région est fièrement dressé au milieu d'un champ de pierre : le dolmen de Poulnabrone. C'est un des mieux conservés du coin, sous lequel 33 corps ont été exhumés, témoignant d'une présence ici 3800 ans avant JC.

Dolmen de PoulnabroneDolmen de Poulnabrone

Dolmen de Poulnabrone

Ensuite, plus nous avançons vers la mer, plus la densité de pierre s'impose dans les paysages qui nous entourent. Les collines deviennent pratiquement nues de toute végétation, et pourtant, des parcelles de pierre y ont été construites par l'homme, là où rien ne pousse. Pour délimiter quoi ? Serait-ce le fruit de ces grands travaux collectifs organisés par l'occupation anglaise suite à la Grande Famine ? On comprend en tous cas - sans l'effroyable cynisme bien sûr - ce qu'un adjoint de Cromwell disait du Burren : "C'est une région où il n'y a pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l'enterrer". Et pourtant, des gens habitent ici, on découvre ici ou là une fermette au toit de chaume, encore occupée.

Et pourtant, des personnes (et des vaches) vivent ici...
Et pourtant, des personnes (et des vaches) vivent ici...Et pourtant, des personnes (et des vaches) vivent ici...
Et pourtant, des personnes (et des vaches) vivent ici...

Et pourtant, des personnes (et des vaches) vivent ici...

Depuis Ballyvaughan, la route côtière conduisant à Fanore puis Doolin par la pointe de Black Head est une pure merveille. A gauche de la route, les collines de pierre taillées par des failles régulièrement droites bien que totalement naturelles. De l'autre côté, une bande de pierres lissées par la mer et le vent, nous invite à la promenade sur des kilomètres. Encore un paysage incontournable que la côte Ouest de l'Irlande nous a réservée.

Paysages de pierre le long de la route côtière de Black Head
Paysages de pierre le long de la route côtière de Black HeadPaysages de pierre le long de la route côtière de Black Head

Paysages de pierre le long de la route côtière de Black Head

Après Doolin, la route s'élève soudain pour rejoindre les nuages qui s'imposent progressivement, jusqu'à arriver aux fameuses falaises de Moher. Un immense parking (payant) pratiquement plein est réservé aux nombreux touristes de passage. A quelques mètres seulement de notre voiture, par le plus grand des hasards on voit se garer un curieux véhicule orange immatriculé en France, en Côte d'Or pour être précis. Il nous semble en reconnaître les deux occupants... Ils nous racontent rapidement leurs péripéties dans le Connemara voisin. On ne vous le dévoilera pas.

Puis on attaque la promenade pour voir enfin ces falaises, sous le crachin d'abord puis avec des éclaircies. Par endroit, l'à-pic atteint jusqu'à 214 mètres, ce qui n'empêche pas quelques "téméraires" (d'aucuns les appellent aussi des "imbéciles", ou des inconscients) de passer derrière les très sécurisées bordures de protection pour s'approcher au plus près du bord. Sûr qu'avec le vent qui souffle fort et souvent ici, il est arrivé plus d'une fois qu'un de ces "téméraires" soit poussé dans le vide !

Falaises de MoherFalaises de Moher

Falaises de Moher

Deux individus croisés par hasard 2 fois aujourd'hui
Deux individus croisés par hasard 2 fois aujourd'hui

Notre programme du jour est théoriquement fini. Sur la route du Connemara notre prochaine étape, on repasse par Lisdoonvarna. Et on en profite du coup pour nous arrêter à la "Burren Smokehouse" spécialisée dans le fumage de saumon d'Irlande. Une petite vidéo en Français nous explique les 2 méthodes traditionnelles de fumage : à chaud et à froid. C'est alors que les 2 individus déjà croisés ce matin aux falaises de Moher, entrent dans ce même établissement ! Décidément, l'Irlande est une bien petite île. Nous ne déclinerons pas leur identité, une photo suffira pour les dénoncer à ceux qui les connaissent ;o)

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